Avant, pendant, et après le chaos...

Bon, c'est moi.

Je suis absolument incapable de discuter. J'ai la tête tellement pleine des milliards de raisons de saisir la chance qui nous est offerte avec FI et le programme, liées elles-mêmes à des milliers d'émotions quotidiennes, qu'à peine un échange de vues se profile qu'une immense colère monte.

Les termes mêmes utilisés par mes interlocuteurs me font toucher du doigt l'inextricable entremêlement de constats ponctuels réalistes et lucides, de préférence vu par le petit bout de la lorgnette, et d'enracinement en profondeur d'éléments idéologiques archaïques peinturlurés 2.0.

J'observe, et le découragement me prend. Mais par quel putain de bout je vais attraper cette pelote ? Je réponds n'importe quoi sur un ton énervé, tellement je me sens impuissante, et évidemment, je froisse mon interlocuteur. MA spécialité : froisser mes interlocuteurs avec un ton condescendant et péremptoire - genre ferme ta gueule. Efficacité garantie.

Heureusement, de temps en temps, je tombe sur de gentilles personnes qui tiennent beaucoup - leur névrose très personnelle, sans doute :) - à dépasser l'abord "hérisson".

Mais faut dire qu'il y a parfois de quoi être énervée, j'vous jure.

Un exemple : "Il nous faut des élites". 

Ca ? Comment dire ? J'ai l'impression d'avoir affaire avec un nostalgique du roi Soleil. Bon, c'est bien alors on fait fi des constats renouvelés sur l'efficacité du travail collectif, sur les recherches passionnantes en psychanalyse du travail, sur la démonstration si souventes fois renouvelée de la viabilité des fonctionnements horizontaux, mais non, tous ces ploucs en sont encore à réclamer un "papa", de préférence fouettard.

OK. C'est con. On valait mieux que ça. Je sais pas à quelle vitesse on va aller dans le mur "survie compromise", toujours le problème, on peut pas donner la date, mais on y va. Bien. Maintenant, même si on s'y prend en 2022, mais ce sera chaud bouillant, parce que tous ces cons, une fois tombés de l'armoire, vont pas vouloir reconnaitre leurs torts et iront voter Marine*, il est probable que ce soit trop tard. Air, eau... La verdure devrait résister un peu je suppose, mais faut encore qu'on puisse boire et respirer, et ça, c'est pas gagné.

*Dernier fer au feu de la bourgeoisie, vous vous souvenez ? Vous avez pas lu ça ? Tiens faut que je retrouve la référence.

Encore, je pardonne à ceux qui sont tellement écrasés depuis petits par toutes les institutions, qu'ils ont du mal à même réussir à penser pour eux-même, alors pour l'au-delà de la sphère personnelle, faut même pas demander.

Avec eux, je retrouve mon envie d'entendre. Tiens, c'est curieux.

C'est tout pour aujourd'hui, la suite au prochain numéro.